On ne va pas voir un concert d'Isabelle Mayereau quand on veut voir un spectacle de variétés ; on va voir Madonna ou Michael Jackson : c'est spectacle, c'est varié.
On ne va pas voir Isabelle Mayereau si on veut voir une bête de scène ; dans bête de scène, il y a bête et c'est, en soi, un argument rédhibitoire.
On va voir Isabelle Mayereau quand on a envie d'écouter un récital de chansons, car en effet Isabelle ne donne pas à voir -quoiqu'à bien regarder le décor et les costumes, on y gagne- , elle donne à écouter : sobre et subtil, calme et simple ; rien à voir avec l'ennui. C'est le silence dans le vacarme général ; c'est le souffle dans un monde qui oublie de respirer ; c'est prendre son temps dedans, après et avant de courir dehors.
On va voir Isabelle Mayereau quand on veut se glisser entre les mots, quand on aime les "chaud et froid", quand on veut sentir le fond des choses. Parce que sous ses airs de ne pas y toucher, elle a le goût du mistral gagnant : d'abord sucré puis terriblement acide.
On va voir Isabelle Mayereau parce que ses chansons sont inépuisables ; c'est dans le non-dit, le dit autrement et le dit-fféremment qu'on y trouve son compte ; c'est dans ses sourires, ses sous-entendus, ses fous rires sous-tendus, ses suées, ses peurs que ses soeurs se reconnaîtront.
On va voir Isabelle Mayereau pour écouter Isabelle Mayereau et c'est largement suffisant.
lalie lala
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire