Premières images du « Temps qu’il reste », le troisième long-métrage d’Elia Suleiman : un homme sur le siège arrière d’une voiture, de retour d’exil, un pare-brise submergé par l’orage, on n’y voit goutte.
Ces images réveillent en moi celles du livre « Pluie et vent ». où un homme prend des photos depuis l’habitacle d'une automobile, à travers le filtre du ruissellement de la pluie dense sur les vitres.
L’homme c’est l’iranien Abbas Kiarostami, lui-même cinéaste, qui s’enfuit de Téhéran et réussit à produire des photos prises à la volée parfaitement réfléchies. Les paysages défilent et on ressent l’éloignement -physique et mental- de la ville épaisse vers une campagne nue, mouvement soutenu par un aller et retour subtil de la couleur au noir et blanc.
Ce voyage forcé est là pour « Nous éloigner de notre univers personnel (…) pour nous rapprocher de la grandeur de la nature (…) Le vent emporte nos tourments ». Et de tourner les pages, pour tourner la page.
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