dimanche 19 janvier 1997

Béa-(t)titudes

Re (découvrir). Puisées à la source, dans les inépuisables chansons de Mama Béa, les ? de cet entretien, non circonstancié et réalisé par correspondance, tracent une piste. Qui l’aime nous suive !







Vous reconnaissez-vous dans « ce qu’ils ont dit de vous » et que n’ont-ils pas dit qui vous importe ?
Ils n’ont rien dit. Quand on a faim, on mange. Quand on est gavé, on chipote. Je « chante » pour ceux qui ont faim.

Dès qu’on aura beau temps, que ferez-vous ?
Je verrais toujours de la merde même dans le bleu de la mer (Bidonville, Claude Nougaro).

Quelles sont vos occasions de conjuguer au présent le verbe Soleil ?
Quand je vole, en rêve, hors de portée des chasseurs.

Je pèse quarante-huit kilos /Peut-être un peu plus / Un peu moins / Ca dépend...si j’ai du chagrin / Ou pas. Combien pèse votre chagrin aujourd’hui ?
Plus qu’hier, moins que demain.

Dis-moi pourquoi tu cries et comment la voix ne casse jamais ?
Je crie pour remplir le vide. La voix n’est pas matière, elle est esprit. Elle ne casse que si la tête casse. Ca arrive.

Mal aux amis qui / m’ont dit, salut / Fait trop froid, trop faim / sur l’quai de la gloire, fait-il aussi trop tard ?
Yes

Mal aux amis qui / m’ont dit, salut / Fait trop froid, trop faim / sur l’quai d’la gloire / J’ai mal aux amis / Qui sont rev’nus / « Tiens, salut, dis donc / qu’est-c’qu’y a à boire, un portrait en pied (de nez) du show-business ?
Un portrait du monde. Sauf : les chiens, les chevaux et les éléphants.

Moi partir oui mais moi rester / Moi sourire oui mais moi pleurer / Je suis deux, comment réussissez-vous à recoller les morceaux ?
Je ne réussis pas. Je boite.

« The » voisin, en référence à « the nana » ?
Pas pensé, mais pourquoi pas ? Je ne suis pas la fille spirituelle de Léo Ferré. Même pas une graine de « the » nana.

Ton voisin déteste les jeunes et les travailleurs immigrés / il a aussi la trouill’ des rouges des chinois et des étudiants !, as-tu jamais songé à déménager ?
Oui. A retourner sur Bethelgueuse...

Eux, les autres ont-ils changé ?
Non. Et ça me tue.

Quand les adultes parlent, il n’y a pas de rescapés, quels sont vos derniers mots d’enfant ?
Je n’ai pas dit mes « derniers mots » d’enfant.

N.B. « The » réponse pourrait être : écoutez mes chansons, tout y est.

Oui mais quand même :
« You don’t know what I feel
You’ve got an other train »,
extrait d’une chanson non française et non existante de Mama Béa (et merde aux quotas). Quand un système génère ou provoque des sous-systèmes visant à limiter le nombre de morts... Après « vous déboisez, imbéciles, vous déboisez », je dirais « vous replâtrez, imbéciles, vous replâtrez », mais quoi, au juste ? ? ? ?

P.S. Merci de chanter

Je ne chante pas. Les « chanteurs » chantent. Je cherche seulement mon centre de gravité


Villeneuve les Avignon 19/01/97. Dimanche 15h20.
Avant et après
tout aurait pu et pourra être différent.

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