Le corps malade, amant, aimant ou mourant ; cette énumération synthétise les quatre parties du livre de Catherine Mafaraud-Leray dans lequel on entre comme dans une chambre d’hôpital. Face à la blancheur néon de la page et à l’écriture vive des Ardoises assassines, on s’en veut d’avoir oublié les fleurs. On pallie le manque par un sourire embarrassé, on sort sur la pointe des pieds à la lecture de poèmes dédiés, on revient après un bol d’air et on reste jusqu’à la nuit pour entendre l’auteur s’agiter :
… / Regardez-la / Elle va tel un goret / Patauger l’être / Ecarteler ses sphères / Imbiber de goudron / Ses ultimes repères / Y pondre indifférente / Des cafards et des hyènes / Elle n’a rien demandé / Ni l’endroit ni le temps / Ni pourquoi cette saleté /…
Après une nuit passée à rêver sans ménagement, on visite cette Femme en bleu et devant, femme aérienne, femme aérée qui écrit … pour les femmes à paupières / Pour celles que les dés / N’importe où défigurent / Au poignard d’une voix ignorée / Jusqu’au dépeçage jusqu’au carnage / Tel le linge qui n’a plus à sécher / …
Les poèmes biographiques éclatants des Epures disloquées puis l’ardent journal poétique D’en vivre nous mènent vers une fin sans reddition jusqu’au point ultime: … / Laissez-nous l’exemple d’un chagrin / Un minuscule à consoler.
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